Biographie de Charles M
Charles M est né le 7 décembre 1992 à Bar-le-Duc, dans la Meuse. En 1998, il est diagnostiqué autiste sévère. Malgré son handicap développemental, il a la chance de pouvoir suivre une scolarité presque ordinaire, grâce à la présence d’une auxiliaire de vie. Il quitte l’école à l’âge de vingt-deux ans, mais n’a pas pu obtenir le moindre diplôme. « Travailleur handicapé » sans compétences professionnelles, il est intégré depuis 2016 dans un dispositif de « job-coaching » et est ponctuellement accueilli dans un supermarché pour y apprendre à ranger les produits en rayon. Il vit chez ses parents dans un petit village meusien.
Charles et les images
Depuis sa plus petite enfance, Charles nourrit pour les images, les formes, les couleurs, une extraordinaire passion. Très tôt, il commence à découper des photographies d’animaux, d’insectes, de plantes, de véhicules, d’objets de toutes sortes, trouvés dans des piles de livres que ses parents mettent à sa disposition. Il constitue des collections phénoménales, agence les découpages et réalise des collages gigantesques, qu’il met en boule et jette ensuite à la poubelle. Il continue ses collections aujourd’hui encore en cherchant ses images sur le web, imprimées et seulement découpées.
Charles et la peinture
En août 2017, chez une amie de sa mère, il découvre une très importante collection d’œuvres d’art contemporain. Cette découverte fascinante semble agir comme l’élément déclencheur d’un désir irrépressible de peindre : il s’achète pinceaux, toiles bon marché et tubes d’acrylique. Rentré chez lui, il décide de peindre avec un engouement qui ne le quitte plus.
Sa démarche
Charles choisit son sujet vingt-quatre heures avant de le peindre. Il s’agit en général d’un objet unique, dans le parti pris d’une chose simple liée à la vie quotidienne. Il annonce toujours ses projets : « Demain, je peindrai des maisons », mais ne donne pas d’explication et n’en parle plus. Rien ne permet de déterminer la raison du choix de ses thèmes.
Il installe son matériel à l’horizontale, sur une table de cuisine, sur un plan de travail, ou à même le sol ; alors, libre de toute culture artistique, il invente son propre trait, sa manière de peindre, ses façons spontanées avec le pinceau, animé du seul plaisir de faire surgir l’objet de couleur pure et franche sur la surface blanche qu’il affectionne particulièrement.
Souvent, les objets qu’il peint (dont il tire la forme brute de lui-même, de sa mémoire, de son impulsion, et non pas d’un modèle), sont réalisés par paire de couleurs différentes.